On peut considérer les marchés financiers comme des
systèmes ni parfaitement aléatoires, ni parfaitement prévisibles. Cependant, l'usage
leur confère une vertu appelée efficience. Selon cette vertu, le prix des actifs serait
toujours représentatif de l'information disponible à un moment donné. Donc l'évolution
des cours serait représentative de l'évolution de l'information des intervenants qui
sont supposés agir de manière rationnelle.
Le fait que les gens sombreront dans la cupidité, la peur ou la folie, est tout à
fait prévisible. En revanche, la succession de ces évènements ne l'est pas. note
Warren Buffet, précisant que le cours coté n'est que le prix marginal déterminé
selon les cas soit par l'opérateur le plus cupide, soit par le plus anxieux, soit par le
plus déprimé, de sorte qu'il est difficile de prétendre que le marché fixe les cours
de manière rationnelle.
De nombreux arguments peuvent être en effet opposés au principes d'efficience et de
rationalité. Deux d'entre eux méritent d'être examinés plus particulièrement.
Une faible variation d'un prix dans un sens est le plus souvent suivie d'une faible
variation dans l'autre sens, alors qu'une forte variation est elle aussi le plus souvent
suivie d'une forte variation de sens opposé.
Il existe une dynamique auto référentielle provoquée par le mimétisme des
intervenants entre eux. Un ordre de vente ou d'achat important va non seulement influencer
instantanément le cours d'un actif mais aussi infléchir le sens de l'évolution du prix
car il sera suivi par d'autres qui confirmeront et amplifieront la tendance.
On ne voit là ni efficience, ni rationalité. Si certaines approches techniques
permettent de quantifier ces variations en les regroupant sous le terme de volatilité,
aucune explication ne leur est réellement apportée.